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Vers une pénurie de pompiers volontaires?

Publié le 28 janvier 2022 à 15:22 - Mis à jour le 28 janvier 2022 à 16:12

On a beaucoup parlé de la réforme des zones de secours. Celle-ci a touché les pompiers professionnels mais aussi les volontaires, dont on parle moins. Aujourd'hui, c'est un cri d'alarme qui est lancé par les représentants des volontaires et Eric Thiébaut, député fédéral et Président de la zone de secours Hainaut-Centre. Il y a un risque de pénurie des vocations pour plusieurs raisons. Explications.

Professeur de mathématiques dans la vie de tous les jours, Laurent Van Trimpont est aussi en formation pour devenir pompier volontaire à la caserne de Saint-Ghislain. Une formation identique à celle des professionnels. C'est dire l'investissement qu'il faut aujourd'hui pour accéder à ce métier, rémunéré , mais qui reste complémentaire.

«  Avant d'être pompier, il faut obtenir un certificat d'aptitude fédéral. Il y a trois épreuves. J'ai eu mon certificat en 2019 puis j'ai été sélectionné par la zone de secours Hainaut-centre au poste de Saint-Ghislain pour commencer mon parcours de pompier volontaire. J'ai commencé par mon B01, toujours en cours. J'ai fait mon brevet d'ambulancier, mon permis camion et puis si tout va bien , après deux ans et demi de formation, je vais enfin être breveté sapeur-pompier », détaille Laurent Van Trimpont, pompier-volontaire stagiaire.

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Pour cela il faudra attendre juin. Cela veut dire que pendant trois ans tous les samedis, Laurent sera allé à l'école du feu. Cette formation, c'est un plus bien sûr, mais elle a un peu mis de côté d'autres réalités de terrain.

« On a recruté au niveau de la zone alors que le pompier volontaire n'est pas en caserne. Il est appelé par bip, il y a une notion de proximité évidente et on est passé à côté des évidences » souligne Marc Buffart, Président du bureau des Volontaires de la zone Hainaut-Centre et sergent à la caserne de Saint-Ghislain.

Les pompiers volontaires doivent en effet habiter à 10 minutes d'une caserne. Ce qui veut dire que celui qui se forme à un endroit ne pourra pas forcément y devenir volontaire. Avec des conséquences concrètes. A Saint-Ghislain, caserne essentiellement composée de volontaires, les chiffres parlent d'eux-mêmes.

« On est plus ou moins 23 pompiers effectifs, en ce compris les professionnels qui prestent comme volontaires à Saint-Ghislain. Dans les années 90 , quand je suis arrivé, on était une quarantaine », poursuit le Sergent.

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Par ailleurs, des changements législatifs obligent maintenant des départs à 6 au lieu de 4 dans une auto-pompe. Il faut donc davantage de personnel. Actuellement, la situation est maîtrisée, mais les responsables craignent pour l'avenir. Le président de la zone et député fédéral Eric Thiébaut a été entendu en commission intérieur de la chambre à ce sujet. Il plaide pour plusieurs changements.

« Il faut absolument promouvoir cette fonction de volontaires pour que la population soit consciente qu'il y a des postes à pourvoir et que c'est important de s'engager dans ce beau métier. Il faut aussi revoir la formation des volontaires, trois ans c'est trop long» indique Eric Thiébaut.

Autant d'éléments pour éviter une pénurie à venir. Même si la formation est longue, Laurent lui ne regrette pas son choix...

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