Valérie Moreau : "La Justice fonctionne malgré le Covid !"
Publié le 02 février 2021 à 18:37Dans Les Infos de ce mardi 2 février, Valérie Moreau était notre invitée. Valérie Moreau est la présidente du Tribunal de Première Instance de Mons. En mars et en avril, comme le reste de la société, la Justice était à l'arrêt. Mais depuis, les équipes ont mis les bouchées doubles pour continuer à travailler et résorber le retard accumulé à cause de la crise. Valérie Moreau nous explique tout sur le fonctionnement actuel adapté de la Justice en mode Covid !
"Effectivement, on a été à l'arrêt du jour au lendemain", .confirme Valérie Moreau.. "Et puis on a petit à petit déconfiné en maintenant des audiences urgentes car certains problèmes ne peuvent pas souffrir de retard. Et finalement, tous les dossiers suspendus pour cause de crise sanitaire, il a fallu les refixer. Dont certains par écrit pour accélérer les choses. On a donc eu un afflux de dossier tout à coup !"
Le tribunal a donc organisé un maximum d'audiences pendant l'été en 2020. Tout le personnel a du travailler d'arrache-pied pour éviter au maximum les retards supplémentaires dûs à la crise sanitaire... Mais depuis le 2e confinement, comment fonctionne la Justice ? En clair, justice et télétravail font-ils bon ménage ?
"C'est une question compliquée...", avoue Valérie Moreau. "C'est conciliable, mais dnas une certaine mesure. Le SPF Justice a mis en place une série d'audiences par visio conférence. Mais les avocats ne sont pas friands. C'est très compliqué de percevoir certaines choses, comme le non-verbal, via le web... C'est donc compliqué !"
Le Covid a aussi touché le personnel des tribunaux !
L'arriéré judiciaire existait déjà avant la crise sanitaire liée au Covid-19. Bien sûr, pendant 4 à 5 semaines d'arrêt total, il ne s'est pas résorbé, loin de là. Et la reprise un peu chaotique des activités judiciaires avec le respect des mesures liées à la prévention sanitaire n'ont pas aidé. Mais au Tribunal de Mons, on a fait le maximum pour le résorber. Et ça a marché !
"L'arriéré n'a pas réellement augmenté", explique la présidente du Tribunal de Première Instance. "Maintenant, il faut savoir que nous n'avons plus de réserves au niveau du personnel. Donc quand il y a un malade, un cas contact ou une quarantaine, j'ai été contrainte de suspendre, reporter ou annuler certaines audiences, faute de personnel, greffiers ou employés..."
L'angoisse est d'ailleurs bien présente dans les tribunaux au sein du personnel. La Justice fonctionne, les équipes travaillent, mais l'absence de perspectives, comme dans beaucoup d'autres secteurs, mène à une forme d'angoisse du lendemain...
"Les gens qui travaillent au Palais de Justice à Mons sont des citoyens comme les autres", relate Valérie Moreau. "Et cette angoisse face à l'absence de vision claire sur l'avenir, ils la ressentent. C'est beaucoup plus compliqué à gérer. Quand quelqu'un attrape ce virus, les quarantaines se multiplient. Et si un employé a le Covid, il ne sera pas absent 2 ou 3 jours, mais beaucoup plus..."
Dans l'actualité judiciaire à Mons, avant la crise sanitaire, on parlait de travaux à venir au Palais de Justice de la rue de Nimy. Et donc de déménagement des équipes. De mars à septembre, ce projet a bien sûr été mis en pause. Qu'en est-il aujourd'hui ?
"Le dossier a été mis à l'arrêt, oui", confirme Valérie Moreau. "Mais il n'est pas abandonné. on espère que ça puisse reprendre le plus rapidement possible. Le Palais dans son état actuel n'est pas habitable pour y travailler au quotidien."