Les Ursulines quittent Mons

La nouvelle est officielle : les Ursulines quittent Mons. D'ici la fin 2023, c'est une véritable page d'histoire qui se tournera. La congrégation présente dans notre région depuis le début du 17è siècle quittera bientôt le Caillou blanc, la maison située à côté de l'école au célèbre bâtiment jaune des boulevards de Mons. 

Soeur Marie-Christiane , la dernière religieuse à avoir enseigné à l'Ecole des Ursulines se souvient : 

«  J'ai enseigné le cours de religion en 4è rénové. Il y avait comme une ambiance, je ne sais pas si elle existe encore. Mais quand j'ai terminé j'ai dit au directeur, il faut que les élèves sentent que l'école d'ici ce n'est pas une autre, c'est notre école à nous » sourit Soeur Marie-Christiane.

Les Ursulines quittent Mons, leur fief depuis 375 ans

Enseigner fait partie de l'esprit même des Ursulines. La congrégation a été fondée en Italie en 1535 par Sainte Angèle de Mérici. Elle arrivera à Mons, via la France au 17è siècle. En 1634, les Ursulines demandent au Conseil communal de l'époque de pouvoir créer un couvent pour assurer l'enseignement.

« Elles viennent de Givet. Elles se réfugient à Mons et elles expliquent qu'elles ne sont pas mendiantes, qu'elles ont des revenus et qu'elles instruiront la jeunesse aux bonnes lettres et à chanter la musique » explique Pierre-Jean Niebes, Archiviste aux Archives de l'Etat à Mons.

Les premières Ursulines devront attendre 1648 pour entrer officiellement à Mons. Elles y reçoivent une première maison à l'actuelle rue Claude de Bettignies. 

« C'est là à partir de cette maison qu'elles vont construire tout un ensemble, un couvent et une église au début du 18è siècle dont l'architecte est Claude-Joseph de Bettignies » précise Pierre-Jean Niebes.

La propriété de l'actuelle rue Claude de Bettignies sera peu à peu grignotée par la transformation de Mons. Mais ce sont surtout les bombardements tant ennemis qu'alliés de la Deuxième Guerre mondiale qui décideront les religieuses à quitter le quartier. 

« Elles font l'acquisition de 5 hectares dans le quartier de l'Avenue du Tir, grâce notamment à l'argent reçus des dommages de guerre. Elles font appel à des architectes pour concevoir un projet de tout un nouveau complexe avec un pensionnat et une nouvelle école » montre l'archiviste.

Les Ursulines quittent Mons mais n'en sont pas à leur premier déménagement

Cet avant-projet complet ne verra jamais le jour. C'est un bâtiment plus simple qui sera construit pour ouvrir ses portes en 1957. C'est là que Soeur Anne a été élève, puis enseignante. 

« Après un an d'enseignement comme laïque, j'ai fait ma formation chez les Ursulines et puis je suis revenue enseigner comme Ursulines pendant 1 an, en 1973/1974» explique Soeur Anne.

Aujourd'hui, les Ursulines de Mons sont retirées à la communauté du Caillou blanc, une maison construite sur leur propriété achetée après la guerre. C'est ce bâtiment qu'elles quitteront à regret d'ici la fin de l'année. 

« Ce climat de Mons, je l'aime beaucoup. C’est sûr que ça me fait quelque chose de quitter Mons mais la maison est trop grande pour nous. On ne peut pas continuer. Il faut être raisonnable quand-même ! »sourit Soeur Anne

Même si les Ursulines quittent Mons après 375 ans de présence, l'esprit Ursulines lui restera. Il est notamment gravé sur le célèbre bâtiment jaune.