Rencontre avec le nouveau directeur de la prison de Mons
Publié le 11 décembre 2020 à 09:18Il a pris ses fonctions le 1er octobre en remplacement d'Axel Piers. Vincent Spronck est le nouveau directeur de la prison de Mons. La gestion d’établissement carcéral, il connait puisque c'est la 4 ème prison dont il devient le directeur à 46 ans. Précédemment à la tête de l’établissement pénitentiaire de Forest, il a accepté de venir à Mons pour au minimum 2 ou 3 ans.
C 'est un peu par hasard que Vincent Spronck a atterri dans l'univers carcéral, après un master en sociologie et puis en criminologie. Son stage l'amène à la prison de Lantin. Il découvre un univers qu'il n' a plus quitté depuis.
« D'abord il y a le coté où l'on découvre un monde qu'on ne connait pas, il y avait quelques chose d’extraordinaire à découvrir du neuf, je me rappelle d'une époque stimulante, un nouveau milieu professionnel où il y a des règles inhabituelles qui fonctionnent » Vincent Spronck – Directeur de la prison de Mons
Quel est son projet pour la prison de Mons? Trop tôt pour se prononcer. Il lui faudra encore quelques mois pour évaluer le fonctionnement global. Après 2 mois d'activités, il peut quand même tirer un premier constat.
« La première impression est inévitable, c'est l'état du bâtiment qui est absolument lamentable. Travailler la-dedans, il faut tirer son chapeau ! Etre détenu la-dedans il faut tirer son chapeau ! Il n y a pas de lumière, tout est vieux, tout est sale. On a beau nettoyer, ce sera toujours sale, le bâtiment est construit au milieu du 19ème siècle, tout tombe en ruine malgré les efforts des uns et des autres. La deuxième impression, c'est un accueil. Ma collègue et moi avons été bien accueillis par le personnel, on sait qu'il y a eu des tensions importantes et pourtant on a eu droit à un accueil sympa. » Vincent Spronck – Directeur de la prison de Mons
Quelle serait la prison idéale pour un directeur ... Pour Vincent Spronck, c'est celle qui ne donne pas une réponse pénale là où il y a eu lacune sociale. Maladie mentale, pauvreté, toxicomanie sont des caractéristiques régulières chez les détenus. Des faits condamnables ne seraient bien souvent pas commis si un réponse sociale, déjà fort sollicitée, avait pu être donnée à temps.
« Si on avait plus toute cette population qui encombre la prison, peut être pourrait on faire du meilleur travail avec ceux que l'on doit arrêter vraiment un moment. Pour l'instant la surpopulation, le coté engorgé du système judiciaire empêchent de prendre soin de ceux pour lesquels il n'y a pas d'autres solutions que l'incarcération » Vincent Spronck – Directeur de la prison de Mons
La réinsertion via l’accompagnement psycho-social ou les formations est aussi compliquée dans toutes les prisons, c'est une question de moyens mais pas uniquement... Et c'est la cas à Mons.
« Ça dépend de l'infrastructure, ici la prison a été construite au 19 ème siècle, à l'époque on disait « un bon détenu est un détenu en cellule qui n'en sort pas ». Et donc il n'y a aucun lieu collectif pour réunir des détenus, c'est très difficile d’organiser ce genre de chose » Vincent Spronck – Directeur de la prison de Mons
Bruxellois, Vincent Spronck qui officiait à Forest a accepté de venir à Mons malgré la distance. Il ne s'explique pas vraiment son choix, il est allé là où on avait besoin de lui. Même si il est pressenti pour gérer la future méga-prison de Haren, il a demandé à au moins pouvoir rester à Mons pour 2 ou 3 ans. « sans quoi on ne fait pas les choses avec l’investissement nécessaire » estime le nouveau directeur.