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Quand les chèvres inspirent des semelles de basket

Publié le 04 avril 2022 à 11:14

« Hoof Tech », c'est le nom du projet de Battiste Deiana, un jeune entrepreneur montois. Il développe actuellement des semelles dédiées au trail. Particularité de ces semelles : elles sont inspirées des sabots des caprins. Si l'idée est bonne, reste à trouver un moyen de la financer...

C'est en visionnant une vidéo de Brut que l'idée a germé dans l'esprit de Battiste Deiana. Si en montagne, les chèvres et autres caprins sont si agiles, c'est grâce à leurs sabots, façonnés au fil du temps et adaptés aux déplacements dans les reliefs accidentés. Des sabots qui lui ont inspiré des semelles, idéales pour le trail.

"On s'est concentrés sur la semelle extérieure et plus particulièrement la mousse, qu'on appelle la midsole. Cette midsole a la particularité d'être divisée en deux parties indépendantes à l'avant, pour retrouver les propriétés particulières du sabot. Le sabot agit vraiment comme deux doigts, indépendants l'un de l'autre, qui permettent une meilleure adaptation aux irrégularités du terrain."

Hoof Tech veut pousser le biomimétisme un cran plus loin encore en s'inspirant aussi des caprins pour la matière de ses semelles, en utilisant de la kératine, une protéine naturelle qui entoure les sabots des chèvres et qui propose des propriétés mécaniques intéressantes. 

"On voudrait récupérer ces propriétés de résistance et ces propriétés viscoélastiques pour développer un matériau qui soit recyclé, dans un premier temps, puisqu'on retrouve la kératine dans beaucoup de déchets aujourd'hui, que ce soit les plumes, les cheveux ou la laine et dans un second temps, récupérer ces propriétés de résistance pour allonger la durée de vie de la semelle."

Après deux ans d'incubation au Start Lab de l'ICHEC, il était temps de lever des fonds pour développer un prototype et avoir une preuve concrète du projet. En janvier 2021, le jeune montois crée donc sa société basée à Mons. 6 mois plus tard, les tests du premier prototype ont lieu à Annecy, en France. 

"C'était un test comparatif basé sur le ressenti de quatre coureurs qui ont testé quatre paires de chaussures différentes, dont une était le prototype équipé de la technologie Hoof Tech. Les trois autres paires en compétition étaient des paires de chaussures connues du marché. Lors des tests, la chaussure équipée de la technologie Hoof Tech s'est notamment distinguée au niveau du confort, de la stabilité à l'avant-pied et de l'accroche."

Hoof Tech a trois grands objectifs cette année : développer une seconde version du prototype pour valider l'intérêt des marques et débuter des collaborations, lancer une étude de faisabilité sur les matériaux et enfin, développer l'aspect marketing du projet pour se rapprocher des futurs utilisateurs de la semelle.

"Notre but est vraiment de développer une communauté autour du projet pour véhiculer des valeurs fortes, qui nous tiennent à cœur. Il y a l'innovation, la performance, mais aussi l'aspect environnemental puisque quand on fait du biomimétisme, l'objectif principal, c'est vraiment de conscientiser sur l'importance de la préservation de la nature."

Des objectifs ambitieux mais qui demandent beaucoup d'argent. Et quand un projet est en recherche et développement, les banques sont plutôt frileuses. Hoof Tech espère ainsi séduire des partenaires privés qui voudront bien l'accompagner dans son projet novateur.

 

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