Le monde enseignant dans les rues de Mons
Publié le 29 mars 2022 à 16:17Acte deux de la mobilisation du monde enseignant, ce matin à Mons. Après Bruxelles en février, c'est la cité du Doudou qui a accueilli tous les acteurs de l'enseignement venus réclamer une écoute de la part de leurs autorités de tutelle. Ils étaient entre 3 et 4 000 à défiler avec un catalogue de revendications bien fourni.
« Il faut moins d'élèves dans nos classes », « La porte est ouverte, on peut s'asseoir autour de la table, mais sur la table il n'y a rien ! »
Le monde enseignant est en colère. Après la manifestation de février, tous étaient à nouveau mobilisés à Mons pour faire l'inventaire des revendications. Et la liste est longue, d'autant que les responsables de la Fédération Wallonie Bruxelles semblent faire la sourde oreille.
« Madame Désir ne nous entend pas, elle nous impose tout de sorte de réformes, de plans de pilotage... Elle devrait faire confiance aux professeurs », explique Sabrina Coronati, professeur d'anglais.
« On ne nous entend pas sur la taille des classes, on ne nous entend pas sur l'enseignement qualifiant », ajoute Aurélien Hantson, instituteur primaire.
« Le ras-le bol est complet ! On ne voit pas de retour à nos revendications. Ils font la sourde oreille et ça ne passe plus » conclut Quentin Delsine, permanent SLFP enseignement pour la région de Mons-Centre.
C'est donc en front commun que le monde enseignant a à nouveau battu le pavé pour réclamer une écoute et une temporisation dans le rythme des réformes. A côté des revendications propres au personnel enseignant, il y a aussi celles de tous ceux qui gravitent autour de l'école, du personnel administratif, aux éducateurs sans oublier les ouvriers.
« Il faut savoir que quand on fait une nuit de 8 heures, cela compte pour 4 heures ! » dénonce Luc Château, éducateur dans un internat.
« Le personnel ouvrier a continué à travailler pendant le Covid puisqu'il n'y avait pas de télétravail. Il y avait à chaque retour à l'école un surplus de travail. Il n'y a pas eu d'augmentation d'effectifs mais bien une augmentation des heures » dénonce Laurence Semoulin, permanente CSC.
Et cette augmentation des heures, les enseignants la soulignent également, à cause d'un accroissement de la charge administrative. Une lourdeur qui pèse aussi sur les vocations.
« On a une charge administrative de plus en plus énorme, que les parents ne soupçonnent pas car on continue à faire notre travail avec coeur. Mais on est en demande d'aide », indique Muriel Dubucq, institutrice primaire depuis 27 ans.
« Plus personne ne veut venir dans l'enseignement car les normes changent tout le temps. Ca devient catastrophique, on nous demande de plus en plus », conclut Isabelle Baguet, institutrice maternelle.
Cette fois, le monde enseignant espère être entendu. A cette fin, des cartes postales signées des principales revendications seront envoyées au gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Sans réponse concrète, tous ont d'ores et déjà promis de se retrouver une nouvelle fois à Liège le 5 mai.