Le monde du sport ne sait plus où donner de la tête
Publié le 26 octobre 2020 à 16:59 - Mis à jour le 26 octobre 2020 à 17:01 lun 26/10/2020 - 16:59Ce vendredi 23 octobre sur les coups de 9h, le gouvernement fédéral annonçait que les activités sportives pour les jeunes en dessous de 18 ans pouvaient se poursuivre. Une décision balayée quelques heures plus tard par les mesures prises par le gouvernement wallon. L'âge limite est ramené à 12 ans pour la pratique du sport. Pour les autres, les entraînements et matchs sont strictement interdits. Une décision qui divise mais qui surtout, ne reflète pas la réalité de terrain ...
Fin de semaine dernière, de nombreux clubs de notre région annulaient déjà leurs entraînements pour les plus jeunes. Foot, basket, rugby, volley, ... aucune discipline et aucun club n'est exempté par le coronavirus. Que ce soit des cas confirmés, suspectés, contacts, beaucoup de clubs sont tout bonnement décimés et prennent les devants pour ne pas aggraver la situation. « Chez nous, 9 équipes sur 15 comptent des cas de Covid » déclare Ronnie Discart, responsable des jeunes du FC Flénu. « De nombreux membres de nos staffs entraîneurs sont positifs » surenchérit Olivier Gilson, responsable sportif du VC Saint-Luc Mons. La situation est donc difficile pour nos clubs amateurs.
Le hockey sur gazon n'est pas à l'arrêt
Beaucoup de matchs étaient donc reportés ce week-end mais les jeunes du Hockey Club de l'Ascalon étaient bien sur les terrains ce samedi matin. « On comprend que certaines catégories doivent stopper mais nous sommes contents aussi que l'on peut continuer pour les plus petits » indique le président du club, François Hupet. Si les jeunes sont bien évidemment très heureux de poursuivre leur activité, les parents s'adaptent aux nouvelles normes. En effet, il ne peut plus y avoir qu'un seul accompagnant lors des matchs et entraînements. « Le papa est parti à la danse et la maman est venue au hockey » confie Claire, maman d'un joueur U7 de l'Ascalon. « Je suis content que cela puisse continuer pour que mon fils ne reste pas à l'intérieur sur un écran » poursuit Benoît, parent d'un joueur U12. Les clubs comprennent et les parents s'adaptent mais tous savent aussi que cet équilibre est très fragile.
La cacophonie entre les régions
Et c'est surtout quand on monte de niveau et que l'on regarde l'échelon national que l'incompréhension est la plus totale. En Wallonie, les matchs et entraînements sont autorisés pour les moins de 12 ans et tout est interdit pour les catégories supérieures. De U13 aux seniors. A Bruxelles, c'est plus ou moins les mêmes règles sauf que les matchs sont interdits pour toutes les catégories. Par contre en Flandre, tout (ou presque) est autorisé. Matchs et entrainements maintenus pour les – de 18 ans. Pour les séniors et les + de 18 ans, pas de matchs mais les entraînements peuvent se poursuivre. Un véritable casse-tête pour les amateurs de sport, les sportifs et les parents. Dans ces conditions, les fédérations doivent donc prendre de nouvelles mesures pour rendre les choses plus simple. C'est ce qui a été fait au waterpolo ce lundi matin où la Fédération Royal Belge de Natation a pris une décision : les compétitions sont annulées jusqu'au 31 décembre 2020 pour toutes les catégories y compris U11 et U13. « C'est une décision logique ! » commente Serge Guichart, le président des Castors Mons. « Les piscines sont fermées chez nous mais pas en Flandre. C'est incompréhensible ! C'est un sport amateur et pour moi on n'aurait même pas dû reprendre le sport amateur ». Il y a plusieurs sons de cloches sur le sujet mais il est vrai que les différences entre les régions peuvent engendrer des inégalités dans l'optique d'une possible reprise. Et le monde professionnel n'est donc pas exempt de ces difficultés.
Différences entre monde pro et amateur
A cet échelon, les entraînements et les compétitions peuvent se poursuivre mais sans public. Ce dimanche, Belfius Mons-Hainaut a donc reçu Malines dans une Diamonte Mons Arena vide. « Dans la situation actuelle, on doit comprendre qu'il faut passer par ces moments peut-être extrêmes et difficiles mais essentiels » précise le manager des Renards, Thierry Wilquin. « On doit trouver le juste équilibre sans oublier que le sport est fait de passion et d'émotion. Et pour cela, on a indéniablement besoin du public ! » poursuit-il. Le doute plane aussi sur le retour à la compétition des Renards. La reprise de l'Euromillions League est toujours officiellement fixée au 6 novembre avec un déplacement à Alost. Mais les Okapi ont d'ores et déjà annoncé vouloir reporter ce premier match. Un contexte difficile à un peu plus de 10 jours de l'évènement.
Situation compliquée aussi pour nos athlètes de haut niveau. C'est le cas de la judokate Anne-Sophie Jura. Après 8 mois sans compétition officielle, elle a enfin fait son retour sur les tatamis au Grand Chelem de Budapest ce week-end. Un grand bonheur malgré la défaite au 1er tour face à Paula Pareto, la championne olympique en – de 48kg. Un retour a la compétition non sans mal avec les règles actuelles mises en place. « J'ai du faire deux tests PCR avant de partir pour la Hongrie » explique la judokate 43e mondiale. « Une fois arrivé sur place, nous avions un bracelet rouge et j'ai de nouveau dû faire deux tests pour avoir un bracelet vert et ainsi sortir de l'hôtel. C'était une procédure très lourde mais qui rassure ».
La saison 2020-2021 restera à coup sûr dans les annales pour son caractère exceptionnel et surtout imprévisible. Les conditions sont difficiles pour nos clubs et sportifs car tout peu changer du jour au lendemain. Dans la situation actuelle, rien ne peut être prévu et il faut savoir réagir. C'est ce que l'on s'efforce aussi de faire à la rédaction des sports pour vous proposer des émissions de qualité et qui raconte votre quotidien, vos doutes et vos perspectives. Même s'il n'y a pas eu d'Atout Sports ce dimanche, Atout Sports la Suite était présent ce lundi. Et comme le dit si bien, un grand sage à la barbe grise : « Tant qu'il y aura une activité sportive dans notre région, Atout Sports sera là pour l'accompagner ! »