La musique classique s'invite à EpiCURA, un an après le début de la crise
Publié le 13 mars 2021 à 15:57 - Mis à jour le 13 mars 2021 à 16:16Il y a un an, le 13 mars 2020, le covid 19 bouleversait la vie de tous. Une date importante à la fois pour les hôpitaux qui déployaient leur Plan d’Urgence Hospitalier le soir-même. Mais aussi pour le secteur culturel, fortement touché durant cette année. Les deux sphères ont donc décidé de s’unir symboliquement. Des musiciens de l'Orchestre Royal de Chambre de Wallonie ont joué de la musique classique dans les couloirs de l’hôpital. Un moment particulier, chargé d'émotions.
De la musique classique qui retentit dans les couloirs d’EpiCURA: le moment est inédit, suspendu... quelque peu surréaliste même. Mais cette petit touche de douceur est une véritable bouffée d’oxygène pour les patients et le personnel soignant après une année très éprouvante. "C'est un petit plaisir très agréable et qui fait du bien" nous explique un patient. Un avis largement partagé par le personnel de l'hôpital.
"Cela fait un an que nous sommes en plein dedans, donc ça fait du bien d'avoir un petit moment de détente. Et ça prouve qu'on pense à nous". Magali Joly - Infirmière
"On se demande quand tout cela sera terminé... Mais en attendant, c'est vrai que ce petit plaisir nous détend et nous fait du bien". Naziha Ghazouani - Infimière
13 mars 2020: C'est l'urgence à EpiCURA
Un spectacle qui est hautement symbolique, surtout lorsque la musicienne entre dans l’unité des soins intensifs. Un lieu qui a été frappé de plein fouet par la crise, il y a tout juste un an.
"On voyait énormément de patients arriver dans des états très graves et très rapidement. C'était difficile. Symboliquement, ce 13 mars est donc très fort pour nous" Dr. Sharham Machayekhi - Chef du service des soins intensifs
"Le vendredi 13 porte bien son nom. Il y a un an, on a dû transformer une unité de revalidation, en une unité d'accueil des patients covid. C'était le doute face à l'inconnu. Notre Plan d'Urgence Hospitalier a été lancé le soir-même et le lundi nous avions déjà 15 patients dans cette unité. Nous avons été très touchés, Mons-Borinage était à l'épicentre de l'épidémie." François Burhin - Directeur général du centre hospitalier EpiCURA
L'union de deux secteurs très touchés
L’altiste, une de meilleures de notre pays, notamment formée au Conservatoire Royal de Mons, a offert un moment d’évasion l’espace de quelques instants. Cette expérience unique a permis d’apporter une touche de légèreté à l’hôpital. Tout en tendant la main au secteur culturel, un autre milieu lourdement touché par la crise.
"C'est une expérience vraiment unique, hors du commun! Le contexte est très particulier. Ici, on voit quand même de la souffrance, notamment dans les soins intensifs. Et donc il y a beaucoup d'émotions et de pensées qui se bousculent dans la tête quand on joue. C'est assez prenant, on ne fait clairement pas ça tous les jours." Anne Pingen - Altiste - Orchestre Royal de Chambre de Wallonie.
"C'est aussi un message qu'on adresse aux autorités fédérales: pensez à nous rendre la culture ! Car les gens en ont besoin et ils vont en avoir besoin pour se reconstruire." Stephan Hendrick - Chef du service de Psychologie Clinique Systémique et Psychodynamique - UMons
L’UMons, EpiCURA et l’ORCW se sont donc unis pour offrir une expérience inédite. L’initiative fut un succès à tout point de vue et sera peut-être réitérée à l'avenir. C’est en tout cas le souhait de tous les partenaires.