Dour - Le mal-être des élèves
Publié le 21 janvier 2021 à 17:20 - Mis à jour le 21 janvier 2021 à 16:10L'enseignement en alternance, imposé dans les écoles par la crise sanitaire, commence à avoir des répercussions et à peser sur le moral des élèves. C’est ce que dénonce la direction de l’école la Sainte-Union à Dour. Phobie scolaire, décrochage, stress,... Les élèves traversent une période qui est loin d’être facile…
Des élèves démoralisés, perdus, angoissés. C’est un peu l’état d’être qui se dégage ici à Dour, dans les couloirs de la Saint-Union, surtout depuis la rentrée de janvier. Comme si les jeunes étaient saturés par l’enseignement à distance.
"Plus le temps passe, plus on a du mal à suivre et à rester dans le rythme de l'école. On n'a plus l'envie d'étudier donc j'avoue que c'est un peu épuisant ! ", nous confie Milena, une élève de 5ème secondaire.
Adrien et Sylena, quant à eux, se sentent perdus, avouant à quel point le travail à domicile peut parfois être compliqué:
" Certains profs nous donnent pas mal de devoirs, puis d'autres en rajoutent, nous disant que nous devons apprendre à nous débrouiller. Mais bon, moi, par moment, je suis quand même perdue", reconnaît l'élève de 5ème.
" Je me sens seul car on n'a pas l'avis des professeurs et on doit se débrouiller tout seul. Pour moi, c'est compliqué", renchérit son camarade de classe.
" On a du mal à rester concentrés aussi parce que les établissements comme les bars, les restaurants, les cinémas sont fermés. C'est un peu énervant de toujours rester enfermé chez soi", reconnaît Jules, un autre élève de 5ème.
Isolés et livrés à eux-mêmes face au travail à faire à domicile, les jeunes souffrent du manque de lien.
" C'est la perte du lien, des repères, de la structure. Les élèves me semblent perdus. On sent ce besoin d'être rassurés, de se sentir écoutés, de verbaliser ", analyse Steve Walravens, éducateur à la Sainte-Union.
Verbaliser la peur surtout d’avoir des lacunes dans certaines matières car les élèves sont conscients du retard qui s’accumule au fil des mois. C’est justement pour limiter ce retard que les professeurs augmentent le travail à domicile. Les élèves eux, se sentent surchargés.
" ça me démoralise car, à la base, j'avais des bonnes notes, et là, ma moyenne est en train de descendre car j'ai beaucoup trop de travaux et je ne peux pas m'y consacrer à 100%", reconnaît Cyril, élève de 5ème secondaire.
Consciente du problème, la direction essaie de limiter les dégâts et d'alléger la charge de travail à domicile:
"Qu'est-ce qui est plus important aujourd'hui? La réussite des élèves ou leur santé mentale? Il y a des cas de phobie scolaire, de décrochage scolaire, de dépression,... Donc je tire la sonnette d'alarme, j'ai l'impression que les jeunes sont en détresse ! " s'inquiète Manu Bortolin, directeur de l'école.
Des jeunes en détresse qui rêvent surtout d’un retour à la normale...